À l'aube des séries éliminatoires, Villeneuve est en pleine forme

Photo by Chuck Linney
Photo by Chuck Linney

Par Monty Mosher

Katryne Villeneuve a appris beaucoup en quatre ans avec l'équipe de hockey des Aigles Bleues de l'Université de Moncton. La patience serait en tête de liste.

Elle était une des meilleures recrues quand elle est arrivée de Casselman, en Ontario. Elle avait marqué 24 buts en 37 matchs en sa deuxième et dernière saison avec les Wildcats de Nepean de la Ligue provinciale de hockey féminin (PWHL).

Elle avait eu des offres des écoles de la NCAA. Mais, elle voulait poursuivre ses études en français. Moncton semblait un choix idéal pour une joueuse de hockey sous la bannière de SUA.

Villeneuve a réussi à accumuler 14 buts et 10 passes en 24 matchs dans sa première année pour devenir la recrue par excellence de SUA.

Puis, les bons moments ont cessé, ou du moins, sont devenus plus rares. Elle n'a marqué que huit buts au cours des deux prochaines saisons.

Mais, cette saison-ci, elle a affiné sa touche. L'équipe de Moncton termine la saison régulière cette semaine et elle se dirige vers les séries éliminatoires. Villeneuve, 21 ans, a récolté neuf buts et 13 passes en 21 matchs. Elle est en tête de son équipe et cinquième au classement général au niveau de la formation.

« Je crois que j'ai eu une bonne année », a déclaré Villeneuve, qui aspire à être un agent de police lorsqu'elle ne jouera plus au hockey. « J'ai assumé un plus grand rôle de leadership. J'ai plus confiance en moi. »

C'est du déjà vu pour l'entraîneur-chef Denis Ross. Une recrue vedette très performante dans sa première année, mais qui glisse dans le classement l'année suivante.

Il a dit que Villeneuve avait beaucoup mieux joué l'an dernier, surtout dans les séries éliminatoires. Et, elle a perfectionné son jeu encore plus cette année.

« Pendant sa deuxième et sa troisième années, je ne pense pas qu'elle se remettait en question quand les choses ne tournaient pas rond », a déclaré Ross. Il en est à a sa 11e saison avec l'Université de Moncton. « Mais, elle s'est perfectionnée et elle est devenue un atout pour l'équipe. Elle  a beaucoup amélioré différents aspects de son jeu. Par exemple, son attitude. Cela a fait une grande différence. »

Les Aigles Bleues sont une équipe à surveiller. Mais, c'est aussi une équipe très imprévisible. Elle détient un record de 9-10-1.

Moncton a vaincu St. Francis Xavier (StFX), l'équipe en tête du classement. Mais, elle a connu sept défaites consécutives, dont l'une dans un match revanche contre les X-Women. Cette équipe l'a remportée 6 à 2. Puis, l'équipe des Aigles Bleues a gagné quatre de ses six derniers matchs.

L'équipe se rendra à StFX samedi après-midi. Ce match déterminera le classement juste avant le début de l'après-saison. La saison régulière se termine le week-end prochain. U de M affronte St. Thomas et Saint Mary's. Cette dernière a remporté le championnat les deux dernières années.

« Nous avons gagné contre StFX. Si on se fie aux données, c'est une équipe qu'on ne devrait pas battre », a dit Villeneuve. « Et, nous avons perdu deux fois contre l'équipe de Mount A. Nous aurions dû gagner ces matchs. Mount A. est en dernier rang du classement. »

« Notre jeu n'est pas uniforme. Nous espérons qu'il va s'améliorer. Nous avons eu une bonne réunion d'équipe. Et, nous avons très bien joué lors de notre dernier match. (Nous avons gagnée 3 à 1 contre UPEI.) J'espère que nous saurons maintenir le cap tout au long des séries éliminatoires. »

Moncton est souvent laissé pour compte dans cette formation. Elle est dominée par les X-Women et les Huskies. Mais, à l'instar des deux autres, l'équipe de Les Aigles Bleues ont remporté trois championnats au cours des 10 dernières années. C'est UPEI qui a remporté l'autre.

« Personne ne considère Moncton comme une bonne équipe », a déclaré Villeneuve. Celle-ci souhaite faire partie de l'équipe canadienne des jeux universitaires mondiaux qui auront lieu en Russie en 2019.  « Mais tout se joue sur la glace. Je pense que nous pourrions être une équipe à surveiller (dans les séries éliminatoires). »

Villeneuve a grandi dans une famille où on parlait le français. Elle a été exposée à l'anglais de façon régulière pour la première fois quand elle a joint une équipe de hockey pour jeunes.

Beaucoup de ses amies et coéquipières ont été attirés vers les États-Unis à la sortie de l'école secondaire. Villeneuve dit qu'elle était ouverte à l'idée, mais qu'elle n'a jamais fait de démarches pour la concrétiser.

Elle savait qu'elle voulait rester au Canada et qu'elle voulait goûter à une autre partie du pays.

« J'ai vraiment aimé le campus de Moncton quand je suis venue visiter, dit-elle. « C'était l'endroit idéal pour moi. »

Il y avait une joueuse de l'équipe qui venait de son coin de pays. Elle la connaissait, mais ne connaissait personne d'autre. Tout le reste était de l'inconnu. »

Elle a confié à une ancienne coéquipière de Nepean que, dès le départ, elle savait ce qu'elle voulait.

« Je savais que je venais de terminer deux années merveilleuses dans la PWHL et je savais ce que Denis attendait de moi. Je me suis simplement mise à jouer. Je voulais être la recrue de l'année. Je voulais faire ma marque dans l'AUS. Je voulais être une des meilleures joueuses. "

Ensuite, elle a dû faire face à des moments plus difficiles.

« L'année suivante, ma performance a en quelque sorte décliné. Cela n'allait juste pas comme je le voulais. » Mais elle a tenu le coup. Puis, elle en est sortie encore meilleure et plus solide. « Cela revient à jouer du bon hockey », a-t-elle dit.

De l'avis de Ross, le parcours de Villeneuve est similaire à celui de la recrue de l'année qui l'a précédée.

« Elle compare un peu à Breanna Lanceleve de Saint Mary's », a déclaré Ross. « Elle aussi avait eu une excellente première année. Puis, ses deux années suivantes n'ont pas été aussi bonnes.  Mais, elle a été très performante pendant sa quatrième année. Et, elle l'est encore cette année. Donc, les deux ont à peu près les mêmes parcours. »

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